"C’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule."


7.8.12

Blonde !


Ce matin, tout en commençant à faire ma valise dans ma tête [Petite digression : t'as remarqué que la préparation mentale de la valise est un concept exclusivement féminin ? La technique du Brun consiste plutôt à jeter dans le sac trois fringues choisies au petit bonheur la chance cinq minutes avant le départ - ce qui a le don de me rendre totalement hystérique. D'ailleurs les départs en général ont le don de me rendre hystérique. Et ça se lit en couches géologiques dans ma valise : d'abord un savant agencement de vêtements bien pliés ; puis un fouillis organisé de livres, de carnet de santé, de crèmes et de différents chargeurs ; et enfin, sur le dessus, un amas sauvage d'éléments rajoutés à la dernière minute "parce qu'il restait de la place". Ça peut aller d'un tee-shirt que je n'ai pas mis depuis ma dernière soirée au Palace - attends, t'as pas entendu parler du grand retour des 90's ? - à un bonnet pour le Pois chiche - tu sais qu'il peut faire hyper froid, à la mer ?! - en passant par une boîte d'Actron périmés, au cas où j'aurais la gueule de bois - je pars avec le nain, mais je suis optimiste. Je t'ai dit que les départs me rendaient hystériques ?] Donc, me disais-je, tout en préparant mentalement ma valise, avec ma nouvelle blondeur, ma taille de guêpe africaine et mon trikini qui pique les yeux, il ne me manque plus qu'une bouée rouge pour me la jouer jouer dans Alerte à Malibu...
Ah oui, c'est vrai que t'es pas au courant ! Je suis passée du côté blond de la force. J'ai même fait un tie-and-dye, si tu veux tout savoir. Je me suis assise dans un fauteuil massant et j'ai fermé les yeux et crispé très fort les orteils pendant que la coiffeuse alsacienne s'indignait en me parlant des gens qui pensent que Strasbourg est en Allemagne. J'avais envie de lui dire : "Ah bon, c'est pas en Allemagne ?" Mais j'ai pas osé, rapport au fait qu'elle tenait ma chevelure en otage et qu'elle n'avait pas l'air d'avoir le même humour que moi. D'après internet, le tie-and-dye, c'est "un balayage avec un effet de racines très profond. On laisse la demi-tête supérieure au naturel et on éclaircit le reste de la chevelure comme si on était allée au soleil." Et le plus génial, comme je l'ai expliqué au Brun en arrivant à la maison, c'est qu'il n'y a pas de racines quand ça repousse ! "Normal, m'a-t-il répondu, puisque tu as déjà des racines en sortant de chez le coiffeur."
Pour plus de précision, je devrais plutôt dire que je suis à moitié blonde. Ou encore que je suis brune de la demi-tête supérieure, si tu veux. Mais maintenant que j'y pense, dans Alerte à Malibu, il n'y avait pas tellement de brunes de la demi-tête supérieure ? Enfer et damnation ! Enfin, il me reste toujours une silhouette svelte à contempler dans les pupilles énamourées de mon Brun... Ah, on me signale dans l'oreillette qu'après avoir dîné au resto tous les soirs pendant les quinze jours que le Pois chiche a passé chez sa grand-mère et alors que je m'apprête à engloutir des quantités indécentes de pasteis de nata, de jambon fumé, d'arroz doce et de sardines grillées, je peux dire adieu au trikini. En même temps, c'est pas plus mal parce qu'à chaque fois que je lève les bras, je passe en mode topless. C'est utile sur la plage, mais ça peut s'avérer embarrassant quand t'amènes ton gosse à la piscine publique du coin.

Bref, tout ça pour te dire que je pars au Portugal avec mon nain sous le bras et en abandonnant lâchement le Brun-qui-n'aimait-pas-les-vacances à Paris. Alors à dans dix jours !
Comme disent les Rosbifs : "Be good.  And if you can't be good, have fun!"