"C’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule."


31.5.11

Mother's day

Un peu en retard pour te montrer mon joli cadeau de fête de mères...



Et sinon, y a rien qui te choque dans la phrase précédente ? "Joli cadeau de fête des mères" ? Tu vois pas comme une antinomie, là ? Nan, parce qu'à la limite, je veux bien croire que Picasso faisait de jolies oeuvres d'art pour sa môman (qui devait malgré tout en avoir un peu marre se faire portraiturer avec un oeil qui dit merde à l'autre et le pif de traviole), mais du haut de ses deux ans et demi, mon Pois chiche n'a même pas encore esquissé son premier bonhomme patate. Note bien que je ne m'en plains pas, hein. Je sais parfaitement que moi aussi, j'aurai droit à mon lot de cendriers coquilles d'huître et de colliers de nouilles. Pour l'heure, je savoure donc mon bracelet de chez Merci. (Sauf quand je vois ÇA chez les gloubi. Là, je m'étouffe dans ma propre bile tellement je suis jalouse.)

Tu t'imagines bien que ce n'est pas le Pois chiche qui a choisi. Non, sinon j'aurais eu droit à un cadeau VRAIMENT cool, comme les figurines du Livre de la Jungle. Mais ce qui me fait rire, c'est que ce n'est pas le Brun non plus.

Figure-toi que mon cadeau de fête des mère, c'est ma soeur qui me l'a offert. Va comprendre, Charles.

29.5.11

Confidence pour confidence


Très flattée d'avoir été awardisée par la Sucrette , je m'en vais donc te révéler sept choses que je ne t'ai jamais dites à mon sujet (sans doute parce qu'elles n'ont aucun intérêt...)


☆ J'ai toujours été nulle en sport. Au lycée, je me traînais en gym comme à l'abattoir, l'estomac noué et le muscle flasque. Je trouvais toute sorte d'excuses plus ou moins grand-guignolesques pour être dispensée ("Chais pas c'que j'ai, chuis crevée, m'sieur. C'est sûrement la mononucléose, j'ai embrassé un garçon, hier !" "Je peux pas nager sans mes lunettes, j'entends rien." – à croire que les lunettes me permettent surtout de lire sur les lèvres parce que sans elles, je suis réellement sourde comme un pot – "C'est Shabbat, j'ai pas le droit de faire la roue." – je te rappelle que mes parents étaient communistes : opium du peuple, toussatoussa, ma mère retirait les pages de la Bible illustrées avant de me donner mon Astrapi...). Bref, toujours est-il que je devais être convaincante parce que j'ai quand même réussi à esquiver la course à pied pendant toute mon année de première sous prétexte que je m'étais pété un orteil contre un radiateur. 
Après, j'ai découvert le baby-foot. Ça, c'est du sport.

☆ Je ne supporte pas l'idée de mordre dans du coton. Quand j'imagine la ouate crisser entre mes dents... j'ai envie d'aller tuer un bébé phoque pour me détendre. Je tiens par ailleurs à préciser que je n'avais encore JAMAIS révélé ça à personne avant toi – pour la bonne et simple raison qu'il me suffit de prononcer les mots "coton" et "dents" dans la même phrase pour avoir une crise d'angoisse carabinée. Telle que tu me lis-là, je suis à deux doigts de tourner de l'oeil.

☆ J'ai longtemps cru que "caca d'oie" – comme dans "Qu'est-ce que ça te va bien au teint, cette couleur caca d'oie !" – s'écrivait en fait "caca doigt". Je te laisse mettre cette info proprement passionnante (je pèse mes mots) en images...

☆ J'ai récemment croisé une libraire du 9e arrondissement qui se plaignait parce que le quartier avait changé et qu'elle ne voyait plus que des bobos. "Ils n'ont aucune originalité. Ils sont très gentils, mais ils veulent tous le dernier livre encensé par Libé ou les Inrock." Après ça, j'ai ravalé mon commentaire avisé sur le bouquin de Sofi Oksanen et j'ai perdu le fil de la conversation parce que j'étais trop occupée à essayer de glisser discrètement mon exemplaire des Inrock dans le sac de ma voisine de gauche. 

☆ Je pense être la seule traductrice du monde à n'avoir jamais vécu à l'étranger. Pour te dire à quel point je ne suis pas cosmopolite, je fais partie de ces gens qui passent leur temps à dire "à Paris" au lieu de "en France" (j'espère que tu es parisien et que tu aimes les bobos, mais pas les bébés phoques, sinon je viens de perdre mon dernier lecteur (je ne te remercie pas, la Sucrette)). Et pourtant, je commence à avoir sérieusement envie d'aller voir ailleurs si j'y suis en mieux.

☆ J'ai arrêté de fumer en 2005. J'en suis particulièrement fière parce que ça m'a demandé un effort de volonté surhumain. A l'époque, il m'arrivait régulièrement de fondre en larmes quand on me bousculait dans le métro ou devant un épisode particulièrement émouvant de Derrick. En même temps, j'ai des excuses parce que je passais mon temps à répertorier TOUS les symptômes du sevrage tabagique sur doctissimo. Crois-moi si tu veux, mais il y a des fois où je me disais qu'il valait peut-être mieux avoir un cancer du poumon. 

☆ Je suis accro aux séries policières américaines. Bones, Les Experts, Cold Case, The Closer, etc, etc. Je pourrais passer ma vie à regarder des américonneries. Ce qui ne m'empêche pas de saouler le Brun avec mes diatribes contre Jerry Bruckheimer et sa propagande moralisatrice. Par contre, je ne peux pas blairer le mec des Experts Manhattan. Il joue tellement mal que quand je le vois, j'ai envie d'aller me bouffer un paquet de coton hydrophile.


PS : Julie , Julia et Céline , j'ai bien essayé de vernir les pieds du Pois chiche pour faire tout comme vous, mais il ne s'est montré qu'à moitié coopératif. Alors, j'ai mis une photo de mes pieds en solo... résolument orange fluo (comme la photo ne le montre pas)

24.5.11

Left on my pillow




 Chaque nuit, je m'endors comme d'autres perdent conscience. Je sombre dans un trou noir dont j'émerge presque systématiquement sans le moindre souvenir du voyage qui s'achève. Mes plus beaux rêves, je les fais éveillée.

Chaque matin, je tire les rideaux pour laisser entrer la lumière et je ne vois d'abord qu'une joue veloutée, encore chiffonnée par les plis de l'oreiller. Puis, mon petit bout d'homme entr'ouvre un oeil noisette, tâtonne d'une main pour retrouver le singe et le lapin dans le lit et mâchonne la tétine d'un air vague avant de soupirer d'une voix embrumée de sommeil : "J'ai maaaal dormi !"

Pour Lisa la rêveuse...

18.5.11

Chacun cherche son livre

Un petit jeu lancé par Nö (qui m'a donné l'occasion de faire la visite de sa brocante du coeur) et découvert chez la Sucrette...




L'Art de voler, que j'ai acheté après avoir vu que Ktl le comparait à Maus, d'Art Spiegelman. Sache tout de suite que pour moi, rien n'égalera jamais l'immense Maus. Il n'empêche que je te recommande vivement cette histoire d'un homme qui rêve de prendre de la hauteur pour s'arracher enfin à la misère et à la médiocrité et dont le destin, sur fond de guerre mondiale et de guerre civile, épouse les espoirs et les désillusions des anarchistes espagnols. Quant à Polina, le livre de Bastien Vivès, il me semble l'avoir découvert chez Lisa il y a déjà un petit moment, mais beaucoup d'autres ont parlé depuis de cette danseuse attachante dont les souffrances, les doutes et les amours sont autant d'étapes dans un parcours initiatique pour apprivoiser enfin son talent.
T'as déjà lu Hans Fallada ? Il y aurait beaucoup à en dire, mais il te suffira peut-être de savoir que Primo Levi considérait Seul dans Berlin comme un des plus beaux livres jamais écrits sur la résistance allemande antinazie. Je viens à peine de terminer Le Buveur et je suis encore sous le choc. Ce récit autobiographique t'entraîne dans la longue et douloureuse descente aux enfers d'un homme qui découvre l'alcool. Si t'as pas trop le moral, passe ton chemin. C'est le genre de roman qui devrait être vendu avec la corde pour se pendre.
Et pour finir, le dernier James Lee Burke. J'aime bien le personnage de Dave Robicheau et cette ambiance si particulière de la Louisiane. Comme pour beaucoup d'auteurs de polar américains, il ne faut pas en lire plusieurs d'affilée sinon ils se confondent tous. Ça tombe bien, ça fait une éternité que j'ai rien lu de lui... Je te dirai ce que vaut Dernier tramway pour les Champs-Elysées quand je l'aurai lu.




Je comprendrais parfaitement que, comme le Pois chiche et le Brun, ton choix se tourne vers des lectures un peu plus coussin péteur. Mais si tu crois que dans la famille des Barbapapa, tout le monde il est rose et il est gentil, je t'arrête tout de suite ! Je te ferais remarquer que Barbamama est NOIRE : et paf ! premier couple mixte de l'histoire de la littérature enfantine. Et en plus, c'est tout plein de vilains promoteurs et d'horribles pollueurs, figure-toi. Quand on sait que ça a été écrit l'année du premier choc pétrolier, ça donne à réfléchir, non ?
Quant au Brun, il m'a subtilisé la suite de Quand souffle le vent du Nord, La Septième vague. Il est plutôt déçu, mais il l'a quand même dévoré. Je vais être obligée de le lire pour en avoir le coeur net...

6.5.11

Mea Culpa



Dis-moi la vérité, en fait ça fait trois mois que tu me considères comme une grosse mal élevée qu'a jamais appris les bonnes manières, hein ? Mais en fait non ! Je suis juste un peu lente à la comprenette. Je viens seulement de réaliser qu'aucun d'entre toi n'a jamais reçu les longues réponses que j'ai mitonnées pour chacun de tes commentaires depuis le premier ! Rhalalala, je te jure...

Bref, pour l'instant je n'ai pas encore trouvé le pourquoi du comment. Donc, à partir du précédent billet, je te réponds directement dans les commentaires (mais si tu peux m'expliquer comment on fait pour répondre aux commentaires par mail sur blogspot, je suis preneuse).

Et évidemment, je te présente toutes mes confuses, comme dirait M. Preskovitch.

4.5.11

Petits bonheurs

Comme je te le disais la dernière fois, j'ai profité des vacances pour envoyer le pois chiche respirer le bon air pur de la campagne chez ses grands-parents et ça m'a fait le plus grand bien, merci. Je t'avoue que j'avais des projets. Je me voyais gambader dans les musées telle un petit cabri, écarquiller des yeux de hibou dans les salles obscures, picorer ça et là des mets délicats comme une poule son pain dur, mettre ma parure d'oiseau de paradis pour illuminer les folles nuits de la capitale et ronfler plus fort qu'un bouledogue asthmatique jusqu'à une heure avancée de l'après-midi. Laisser parler la bête en moi, quoi. Faire le wild dans ma tête.
Et puis... Et puis, j'ai récupéré un gros truc à traduire et j'ai passé ces quelques jours en tête à tête avec mon ordinateur pendant que le Brun bossait comme un fou de son côté. En fait de vie de patachon, il y a d'abord eu un soir où l'appel irrésistible du poulet au curry vert et le vide intersidéral du frigo nous ont convaincus de nous traîner péniblement jusqu'au Thaï du coin pour dîner, puis un anniversaire où j'ai bâillé un bon moment à m'en décrocher la mâchoire avant de piquer misérablement du nez dans le canapé. A part ça, rien. Nada. Le vide absolu. La lose.

Heureusement, au milieu de cette grande débâcle, j'ai quand même réussi à m'accorder quelques menus plaisirs...
- Marcher jusqu'au bureau dans les rues désertes au petit matin, avec le 7/9 dans les oreilles.
- Rentrer à la maison en s'étonnant qu'il fasse encore jour à 21 heures et sentir le souffle tiède d'un printemps estival...
- Prendre le temps de faire du shopping ailleurs que chez Monop' pour la première fois depuis 78 ans et demi (et redécouvrir la joie des grands magasins bondés avec skyrock à fond les ballons le samedi après-midi).
- Tester le vernis autocollant fluo de chez Sephora...





- Bruncher le dimanche matin en feuilletant le dernier XXI et le premier 6 Mois (et fondre en larmes sur ma tartine devant The Julie Project, le reportage photo bouleversant de Darcy Padilla, qui a suivi Julie, une jeune mère célibataire, paumée et séropositive, pendant 18 ans, jusqu'à sa mort. Franchement, une grosse claque.)
- Aller aux Buttes-Chaumont sur un coup de tête pour voir le fameux Rosa Bonheur, LE café dont tout le monde me rabâche les oreilles en ce moment (pour finir par ne pas y mettre les pieds et par s'asseoir sur un petit coin de pelouse au milieu d'une foule compacte).





- Récupérer un pois chiche qui se jette dans mes bras en criant : "C'est ma maman !" et en poussant des petits couinements de bonheur.




(Ah tiens, on me souffle dans l'oreillette que j'ai omis de mentionner le soir où je suis rentrée au bercail à 6 heures du mat' en titubant après une nuit de folie avec deux vieux potes du temps où je savais encore m'amuser. Tu m'excuses, mais ça ne cadrait pas avec la mièvrerie générale de mon billet.)