"C’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule."


21.8.11

Ce n'est qu'un au revoir



Avant de partir à nouveau en vacances (je sais, ça ne s'arrête plus, je crois qu'il va me falloir une cellule de soutien psychologique pour remettre les pieds sur terre), je te raconte une conversation que j'ai eue il y a quelques jours avec une jeune fille d'une vingtaine d'années (mon esthéticienne, si tu veux tout savoir).

Elle : C'est quand même fou, ce qui se passe en ce moment. Je commence vraiment à croire que l'apocalypse approche ! Vous ne trouvez pas, vous, que le monde tourne sur la tête ?
Moi : Oui, c'est vrai que depuis le début de l'année, une nouvelle extraordinaire chasse l'autre.
Elle : Moi, ça me fait halluciner ! Par exemple, quand j'ai appris qu'FX était mort ? Ben, j'ai halluciné. Vous savez, ce type de la téléréalité ? Comme ça, paf ! il est mort. C'est dingue. Et avant lui, Amy Winehouse ! J'veux dire, les gens meurent de plus en plus. Ils meurent comme des mouches. Non ?

Sur la vie de moi, comme on disait quand j'étais jeune, je te jure que je n'invente rien. Il y a des révolutions dans la moitié du monde arabe, le Japon a connu un séisme cataclysmique suivi d'une catastrophe nucléaire, l'Europe est en faillite, DSK a été arrêté pour viol, les gens meurent de faim dans la Corne de l'Afrique et elle, elle hallucine parce que FX est mort. Je veux dire, moi aussi, j'étais fan d'Amy. Mais quand même.
Remarque bien, maintenant que j'y pense : Oussama ben Laden. C'est peut-être vrai que les gens meurent de plus en plus ? Tu crois que ça risque de m'arriver, à moi aussi ?

Sinon, dans un tout autre registre, figure-toi que j'avais dans l'idée de te mettre un vieux sketch de Guy Bedos qui me fait hurler de rire. Pour te dire à quel point j'étais motivée, j'ai même achetée la vidéo à l'INA pour pouvoir la poster ici. Chais pas, y a dû y avoir une mauvaise connexion au niveau des neurones, j'ai pas pensé une seconde que si elle était payante, c'était justement parce qu'on ne pouvait pas la mettre en ligne... Forcément. Bref, je vais bêtement te donner le lien pour que toi aussi, tu te marres comme une baleine devant ton écran, mais c'est quand même contrariant. Sans parler du fait que rebelle comme t'es, tu vas pas cliquer et ça, tu vois, ça me chagrine (technique dite de la mère juive).

Allez, fais-toi plaisir. Ça s'appelle L'Annonce faite à Odile (clic). 

Moi je reviens en septembre parce que là où je vais, y a du soleil et une piscine, mais y a pas internet.
 

18.8.11

Un cri dans la nuit ou le récit du panier garni


Des cris suraigus percent le silence paisible de cet après-midi* estival... Pas de doute, un porc est en train de se faire égorger quelque part dans l'immeuble. Les voisins se postent prudemment à leur fenêtre pour évaluer la gravité de la situation. La dame du troisième claironne aussitôt son verdict à la cantonade. C'est la traînée du sixième qui s'est fait trucider. Depuis le temps qu'elle ramène des types louches chez elle, fallait s'y attendre ! L'agent immobilier du rez de chaussée penche plutôt pour une sieste crapuleuse chez le jeune couple du premier, mais il se garde bien de donner son avis. Il regagne ses pénates en soupirant d'un air rêveur. Au milieu de la cour, le concierge fait des moulinets dans le vide pour paraître plus imposant. Dressé sur ses ergots, il s'efforce de gagner quelques centimètres pour faire oublier son mètre soixante. S'il choppe le petit plaisantin qui brave son autorité, il va lui causer du pays ! Sûrement le propriétaire du kébab, déjà qu'il laisse ses clients téléphoner dans la cour. A force, on se croirait au souk, vous comprenez ? 
Tout à coup, un nouveau hurlement les fait sursauter tous en cœur.  
Ouéééé, j'ai gagnééééééééééééé ! 
Par la fenêtre ouverte du deuxième étage, tout le monde me regarde avec ahurissement faire la danse de St Guy dans un bureau vide. Et oui, les gens... J'ai gagné le concours de la soupe de l'espace et c'est kiki, le petit veinard qui va faire son persil avec une serviette à l'effigie de Simon, le lapin caca boudin ? C'est mon Pois chiche joli, pardi !

Merci la soupe de l'espace !

(Cherche pas, la photo n'a absolument rien à voir avec la choucroute - ou plutôt avec le panier garni.)
* NDLR : oui, en fait c'était l'après midi, mais "un cri dans l'après-midi", tu reconnaîtras que c'est tout de suite moins vendeur et donc, tu excuseras cette légère licence narrative.

15.8.11

Ressourçons-nous

Une sieste dans l'herbe à l'ombre d'un grand arbre avec mon amoureux, mon polar et mon Pois chiche. Un de ces rares moments de bonheur parfait.

Voilà, je participe in extremis au jeu de la Soupe dans l'espace.






13.8.11

A fond de train



Les vacances, c'est un sujet douloureux, à la maison. Parce que le Brun n'aime pas ça.

♫ Vous venez d'entrer dans la quatrième dimension ♫

Oui, tu as bien lu. Le Brun n'aime pas les vacances. Tu savais qu'il y avait des gens qui n'aimaient pas les vacances ? Moi non plus. Eh bien crois-moi, c'est pénible. Par contre, il aime la montagne. (Or pour ma part, si tu as lu ma vie mon oeuvre en trois volumes, tu sais désormais que je ne skie pas) (remarque bien que si je savais rider comme le Brun, j'adorerais ça) (c'est la phase apprentissage qui m'emmerde). Comme tu l'auras deviné, elle préfère l'amour en mer. La plage. Le sel dans les cheveux. Les vagues qui te lèchent les pieds. Le sable entre les orteils. Les nuages qui se balancent dans le ciel au rythme de la houle quand tu fais la planche. L'odeur de la crème solaire. Les cris des gamins qui s'évanouissent quand tu sombres doucement dans le sommeil sur ta serviette... La mer, quoi.

Sauf que le Brun, il n'aime pas trop trop ça, la mer. Il a chaud, il cherche de l'ombre, il s'ennuie, y a trop de vent pour lire, les gens l'énervent, le soleil l'éblouit, il a chaud, l'eau est trop froide, il a faim, il veut jouer au ballon, il a du sable dans son maillot, il a chaud, il en a marre, il veut rentrer, ça fait des heures qu'on est là... Quant au Pois chiche, il a du sable dans ses sandales et il veut pas se baigner parce que c'est froid. Finalement, il veut bien se baigner, mais que les pieds. Et une fois qu'il a les lèvres bleues et qu'il tremble comme un parkinsonien en phase terminale, il refuse catégoriquement de sortir de l'eau. Après, il veut faire un château, mais c'est toi qui le fais. Il a soif. Il a faim. Il a chaud (tiens, ça me rappelle quelqu'un). Il veut pas mettre son chapeau. Il veut bien que tu lises, mais seulement si c'est un Barbapapa... J'ai longtemps cru qu'à terme, le petit d'homme et son père s'occuperaient mutuellement, m'offrant ainsi de longues heures de lecture à peine interrompues par des cris enthousiastes après un bref coup d'oeil à leur château de sable. Bien sûr, bien sûr. Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu... Vas-y, tu peux te gausser.


Alors en tant que chef des vacances (comprends que c'est moi qui dois tout organiser), j'ai fini par renoncer à la Thaïlande, au Canada, à l'Italie, à l'Espagne et au Portugal pour me rabattre sur le Lot et la Bretagne. Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit, la France est un merveilleux pays et j'étais absolument enchantée d'en visiter des recoins encore ignorés. C'est juste qu'au départ, j'étais partie sur un truc plus ensoleillé dépaysant, vois-tu. Bref.


Du coup, on a pris le train. Beaucoup. Des heures et des heures des jours et des années même de train. A défaut de m'immoler par l'eau devant chez Météo France, j'ai entrepris de combler le déficit de la SNCF à moi toute seule. Ah ça, je peux te dire qu'on l'a sillonné en long, en large et en travers, le réseau de chemin de fer français, de Paris à Lyon, de Lyon à Cahors via Montpellier et Toulouse, de Cahors à Paris, et enfin de Paris à Guingamp via Rennes, aller et retour.

Voilà, voilà, tout ça pour te faire savoir que le Brun et moi-même sommes désormais champions du monde en divertissement de demi-portion dans le train TOUTES catégories confondues, du compartiment zen à la voiture bar en passant par les relais H et le café de la gare. La preuve par l'image... (et la suite au prochain numéro)